Un p’tit Cognac, une vieille pie

Publié le par WENS




Ne comptez pas sur moi pour commenter l’actualité ce mardi…

J’étais pas là.
J’ai passé le week-end avec Bruno Masure.
J’étais au festival POLAR & CO de Cognac et ma table était en face de celle de cette ancienne gloire de l’information reconvertie en auteur de livres avec sa photo dessus.
Les livres avec sa photo dessus, c’est pour les écrivains dont l’éditeur trouve qu’ils sont très beaux, je crois.
Il y avait, à Cognac, plein d’écrivains de polars dont les bouquins avaient des couvertures avec pas leur photo dessus, et c’est vrai que physiquement, ils n’étaient pas terribles.
Moi, vous me connaissez, je ne suis pas le genre à copiner avec les vedettes de la télé, et je ne lui ai pratiquement pas adressé la parole du week-end, à Bruno Masure. Il faut dire que notre relation a commencé très vite dans l’intime puisqu’on s’est retrouvé côte à côte dans la faïence de l’urinoir et c’est assez difficile de se dire bonjour à cet endroit-là. C’est pas tous les jours qu’on pisse en compagnie  d’un personnage médiatique, mais inutile d’attendre de ma part des révélations inconvenantes.
Il y avait aussi le commissaire Navarro en personne, Roger Hanin himself, qui aurait paraît-il fait des histoires comme quoi il n’avait pas une suite à l’hôtel et patati et patata, si c’est vrai, c’est bien la peine de faire le mec de gauche et l’oriental convivial. Je dis: si c’est vrai, parce que c’est le genre d’histoire qui coure invariablement chaque fois que ce genre de «vedette» va quelque part.
Heureusement, il y avait aussi des gens normaux, c’est-à-dire qui ne montrent pas leur trombines dans la boîte à cons.
(Pour mes potes qui font de la BD, si on vous invite à Cognac, allez-y, c’est très sympathique comme ambiance et les dessinateurs dédicacent à tours de bras au grand désespoir des écrivains qui n’ont guère de public. C’est un petit plaisir mesquin, mais pas désagréable, surtout si la veille au cours du repas, un ou deux écrivains vous les ont un peu brisées menues avec une attitude hautaine et surjouée de Romancier avec un grand R).
Le truc qui m’a vraiment surpris, c’est que les gens sont moins gogos qu’il n’y paraît. En voyant que j’étais placé en face de Bruno Masure, je me suis dit en arrivant que les béotiens qui viendraient pour lui, allaient faire un bouchon et bloquer mon public subtil et raffiné. En réalité, s’il a signé trois bouquins, Bruno Masure, c’est le bout du monde. Il y avait quelque chose de pathétique à voir ce type, probablement un brave mec, dans cette position étrange: à la fois connu de tous et ignoré par tous. Les auteurs de Polars, les auteurs de BD, l’ont tous gentiment évité, un peu, je pense pour ne pas se «compromettre». Personnellement, je serais bien allé lui parler, parce que je me fous de ce que pense les autres et je trouvais triste qu’il soit tout le temps seul, mais je n’ai pas eu un moment de libre.
Je peux bien le dire, parce que c’est pas à tous les coups que ça arrive, mais le dimanche soir, il ne me restait plus de bouquins…  Et ben, Bruno Masure, il ne m’a même pas dit au revoir quand il est parti.
Et ça, c’est tout petit!

Publié dans blog.captain.arobase

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